mercredi 3 septembre 2014

1- Une journée à Londres

C'est en compagnie de mon fils Joël, mon amie Pauline, ma soeur Louise et Richard son mari, ainsi que les 3 Nicole et Guy qui se joignent à notre groupe, que j'effectue ce voyage au Népal et au Tibet, pays dont la culture est aux antipodes de la nôtre. De kathmandu à Lhassa jusqu'à Bhaktapur, les aventures et le dépaysement complet sont au programme. 

Après un voyage de nuit de Toronto à Londres au cours duquel Pauline, Joël et moi avons pu dormir quatre heures, prendre un souper de minuit et un déjeuner à 4h00 du matin, nous sommes arrivés à Londres à peu près frais et dispos. Comme nous devions attendre plusieurs heures pour notre prochain vol en direction d'Abu Dhabi, nous décidons d'aller faire un tour en ville.

Patricia, Joël et Pauliine
Le métro nous a conduits près de Hyde Park où nous avons rejoint nos autres compagnons de voyage.  La faim nous tenaillait et nous nous sommes laissés tenter par la belle devanture d’un pub où nous sommes allés casser la croûte.  Un gentil américain originaire d’Hawaï a généreusement partagé sa table avec Joël et moi et nous avons bavardé amicalement.

Nous passons ensuite l'après-midi à marcher dans Londres découvrant la Tour Big Ben, les édifices du Parlement, les installations pour la célébration du 2e millénaire et la Tamise.  Puis bien fatigués, nous allons flâner dans Victoria Tower Gardens où nous observons les pigeons et les bateaux-mouches.

La tour Big Ben
La grande roue du millénaire

Nous voilà maintenant de retour à l'aéroport Heathrow et avons bien hâte de nous envoler vers Abu Dhabi aux Émirats arabes Unis et de prendre quelques heures de sommeil. 

Aucune mésaventure aujourd'hui, à l’exception du clochard que nous avons rencontré dans le métro ce matin et qui sentait bien mauvais (le fonds de cave humide, mêlé avec un fond de tonneau de boisson). 

Joël a dormi dans le métro, sur le banc du parc et partout où il s'assoyait; c'est qu'il a joué au Game Boy une partie de la nuit.

Abu Dhabi

 Le voyage de Londres à Abu Dhabi, encore de nuit, fut une immersion totale dans le monde arabe: annonces, musique, écritures. Il y avait cependant un peu d'anglais, très British.  Nous devenons de plus en plus mondains et soupons à 1h00 du matin.  Ensuite 4 heures de sommeil et c'est à nouveau l'heure du déjeuner,  nous sommes gavés comme des oies.  En regardant à l'écran les nouvelles, je réalise que nous avons survolé Téhéran et Bagdad durant la nuit, la zone la plus dangereuse au monde en ce moment.  Quel soulagement de voir les gros nuages blancs flotter dans le ciel bleu, sans ombre de trouble!

L'aéroport d’Abu Dhabi est vraiment spectaculaire.  L'intérieur est en forme de coupole en céramique bleue avec un immense jet de lumière au centre.  C'est évident qu'il y a beaucoup d'argent en ce coin du monde.  La majorité des gens sont des arabes en habit traditionnel blanc pour les hommes et de couleurs vives pour les femmes. J'ai vu mes premières toilettes turques.  Elles allaient bien avec le décor et étaient très propres et modernes.  Non, je ne les ai pas essayées.  J'aurai sûrement l'occasion de me reprendre.

Lorsque nous passons dans la zone d'embarquement, la clientèle change complètement, plein de petits hommes aux cheveux noirs, teint foncé, traits indiens et de style ouvrier.  Ce sont des népalais qui retournent au pays.  Il fait très chaud dans l'avion qui nous amène à Kathmandu et il y a une forte odeur de cari et de cumin.


 Au moment du débarquement, une agente de bord n'a pas pu résister à l'envie de tâter les biceps de Joël, au grand plaisir de ses compagnes.  C'est vrai qu'avec sa stature et sa grandeur, il est un spécimen attrayant et peu commun dans cette région.  Joël pousse la hardiesse jusqu'à prendre la rangée des dignitaires pour passer aux douanes.  Devant son succès, nous ne tardons pas à le suivre.

2- Népal

Kathamdu

Après deux jours de voyage, nous voici enfin à Kathmandu au Népal.  A la sortie de l’aéroport, une horde de solliciteurs nous attendent. Nous, nous cherchons désespérément notre guide François Latulippe. Après l'avoir trouvé, nous partons en taxi vers Kathmandu avec tous nos bagages.  Un autre choc culturel; c'est le désordre total dans les rues étroites et délabrées de la ville où s'entremêlent voitures, motos, vélos, piétons et chiens errants.  Les autos et motos envahissent toutes les voies afin de se frayer un chemin tout en klaxonnant sans arrêt.  Le nombre de voitures est 4 fois supérieur à la capacité des rues.



Après avoir traversé un quartier très pauvre, nous arrivons dans le quartier Thamel où se trouve notre hôtel, le Kathmandu Guest House.  Les rues, plutôt des ruelles, sont encore plus étroites; c'est la même cohue.  Une clôture de fer forgé, gardée par un policier, rend la zone hors limite pour les nombreux colporteurs qui veulent nous vendre leurs peccadilles avec insistance.  C'est un havre de paix et nous nous sentons plus à l'aise.  Le décor est vieillot, sans luxe mais agréable.



Nous allons souper dans un restaurant tibétain situé à quelques rues voisines sur une terrasse au 2e étage. Bonne bouffe, atmosphère agréable et nous trinquons à notre arrivée à Kathmandu et au début de notre voyage au Népal et au Tibet.

Joël a un gros rhume et nous nous demandons à qui il a transmis ses microbes.



Pashupatinath 

Il est 7h30 du matin et nous avons 10 heures de décalage avec le Canada.  Bien des canadiens font dodo en ce moment.  Après 2 jours à dormir assis, la nuit fut bien confortable dans notre petit lit simple au matelas un peu dur.  Le chant des coqs, et oui, déjà quelques coups de klaxons, m' accueillent au réveil.   Impossible de dormir plus longtemps car j'ai la tête remplie des souvenirs de la veille. Je vais donc profiter de la quiétude du matin dans le jardin intérieur où des palmiers et des sculptures de têtes de dragons sont en fond de décor. 

Après le déjeuner, nous partons à pied à la découverte des quartiers de Kathmandu.  Comme il n'y a pas de trottoir, nous nous frayons un chemin parmi la foule et tout ce qui roule, en plus d'essayer de rester impassibles devant les solliciteurs qui nous assaillent.  Très vite, j'ai appris à dire "Chay Dyna" (non, pas intéressée en népalais), mais la plupart du temps cela ne donne pas de résultat.

Nous partons ensuite en taxi pour Pashupatinath, sanctuaire hindou et lieu des plus importantes crémations du pays.  Quelle aventure ce trajet!!  J'ai eu la peur de ma vie.  Les montagnes russes à côté de cela, c'est de la petite gomme. Jamais plus je ne chicanerai Serge, mon mari, sur sa façon de conduire.  Le chauffeur de taxi fonçait sur tout ce qui était sur son chemin, autant les autos, les cyclistes que les piétons. Un petit enfant d'environ 2 ans s'est aventuré dans la rue et le chauffeur n'a même pas ralenti, mais a klaxonné comme un malade.

Heureusement aucune voiture ne peut circuler dans le quartier Pashupatinath.  On retrouve enfin la paix.  Nous rencontrons un groupe de Sadhus assis paisiblement sur le bord du chemin. Les Sadhus sont des adorateurs des dieux Shiva et Vishnu qui ont choisi de quitter leurs familles et amis afin de suivre le chemin des valeurs spirituelles. Ils passent la majorité de leur temps en méditation.

Un groupe de Sadhus, adorateurs des dieux
Nous saluons au passage les vaches sacrées qui veillent sur Pashupatinath.


Le long de la rivière Bagmati se trouvent des lieux de crémation.  Nous assistons à la crémation d'une femme qui semblait être d'un milieu aisé en raison de la qualité de ses vêtements.  Un peu plus loin nous voyons un mourant transporté sur une civière par les mem­bres de sa famille se rendant à la maison des mourants où ils resteront tous jusqu'à ses derniers moments et sa crémation  C’est un spectacle impressionnant et émouvant.

Pashupatinath, un temple hindou
Cérémonie de crémation
Nous quittons Pashupatinath et allons dîner dans un petit restaurant local népalais qui a des allures de caverne.  Au menu: samosas au cari, djellibis, chapitis et thé indien. Assez exotique comme nourriture mais très bon.   La famille qui nous recevait était très sympathique. 


Nous expérimentons nos premières toilettes turques et faisons même la queue pour y aller.  Il fallait laisser la porte entrouverte car il n'y avait pas de lumière,et être prudentes car le plancher était glissant.  Naturellement il n'y avait pas de papier de toilette.


Nous revenons en ville à bord de l'autobus public.  Nous étions les seuls passagers non locaux à bord.  Incroyable le nombre de personnes qu'ils réussissent à entasser dans un si petit véhicule.  Finalement nous débarquons au terminus, endroit que François, notre guide, ne connaissait pas. 

Grâce aux indications trouvées dans son guide sur le Népal, nous retrouvons notre chemin en passant par un marché aux puces en plein air, suivi d'un marché de fruits et légumes le long des rues. 


Nous arrivons finalement à Durbar Square où se trouve le temple de la déesse protectrice Vishna.  Elle ne m'a pas protégée des colporteurs car j'ai succombé à un vendeur ambulant très insistant et j'ai acheté un bouddha pour 26$ Can (1400 roupies) pour lequel il demandait 6000 roupies.  Je pensais avoir fait une bonne affaire jusqu'à ce que j'apprenne qu'il avait baissé son prix jusqu'à 10$ avec mon amie Pauline un peu plus tôt.  Après cela, tous les vendeurs et les quêteux m'ont assaillie car j'étais devenue pour eux une bonne acheteuse.  J'ai appris ma leçon.

Sans trop savoir comment, mais en suivant toujours le foulard de tête rouge de François et la casquette orange de Joël, nous revenons dans le quartier Thamel.  Et voilà! nous avons survécu à notre premier bain de foule et culturel.  Demain, François nous amènera à la montagne et nous promet la tranquillité.

Joël a mangé des momos (mets traditionnel tibétain) très épicés et son rhume a disparu.

Le temple de Vishna à Durbar Square

3- Shivapuri

Encore une chaude journée de 30 degrés.  Après un succulent déjeuner à Pumpernickel Bakery où ils font leurs pains et croissants, nous partons en taxi pour le parc national Shivapuri situé à 12 kilomètres au nord-est de la vallée de Kathmandu, après que François ait négocié très serré le prix avec des chauffeurs de taxi.  Ce matin heureusement notre chauffeur est plus calme.  La route qui traverse plusieurs petits villages en montagne est vraiment impraticable.  Les dernières pluies ont fait disparaître l'asphalte, ont creusé des trous et fait ressortir les grosses roches sous-jacentes. Les tuyaux d'aqueduc sont à découvert sur le bord du chemin.  Les chauffeurs de taxi ne sont pas contents et veulent obtenir plus d'argent mais François demeure impassible.  Ils repartent.  Nous devrons nous débrouiller pour revenir en ville.

Nous commençons notre ascension sur le sentier du parc afin de nous rendre au monastère des nonnes Nagighumba qui se trouve à 2200 mètres d'altitude.  Près du sanctuaire nous rencontrons 2 moines et une nonne qui nous saluent gentiment selon le rituel de leur religion.

Parc national Shivapuri
A notre arrivée, nous faisons le tour du sanctuaire dans le sens des aiguilles de l'horloge, selon la coutume bouddhiste, dans l'espoir d’être invités à le visiter.  Nos efforts portent fruit et on nous fait signe d'entrer.  Les statues de 3 déesses ornent le sanctuaire et des bancs de prières sont tout autour.


Monastère Nagighumba
En descendant à pied vers les villages, nous rencontrons des vaches sacrées, des ménagères dans leur potager et des villageois qui nous saluent.  « Namaste » est notre mot de passe (bonjour en népalais) et les gens nous répondent en souriant.  Nous nous arrêtons au dépanneur du village pour acheter de l'eau et faisons la joie de la famille en prenant des photos d'eux.


Le dépanneur du coin dans un village
François demande à un chauffeur de camion s'il veut nous embarquer.  Nous voilà tous entassés dans la boite arrière du camion, assis sur des sacs de riz à se faire brasser à chaque cahot.  Nous nous sommes amusés comme des enfants et les villageois également en nous voyant passer.


Notre nouveau moyen de transport

Les 10 dans le camion assis sur des sacs de riz
Après que le chauffeur nous ait débarqués, François part à la recherche d'un autre moyen de transport pour retourner à Kathmandu.  Il négocie des prix et nous embarquons tous dans une petite van qui normalement devrait contenir 6 personnes.  Nous sommes 10 à l'arrière, plus 3 népalais sur le siège avant et un autre qui se tient debout à l'extérieur dans la portière de côté.  Pas très sécuritaire n'est-ce pas, mais avec les coups de klaxon en permanence, nous arrivons en ville, sans anicroche malgré que le chauffeur ait failli écraser une vache sacrée qui traversait malencontreusement la rue.


Au point d'arrêt nous repartons à pied et allons visiter la Stupa Bouddhanath qui est la 2e plus grande au monde et aussi un lieu de pèlerinage bouddhiste célèbre. Elle a été construite au 14e siècle après l’invasion des Mongols. Une stupa est un monument érigé à la mémoire d'un personnage important dans la religion bouddhiste et contient habituellement des reliques du personnage. 

Nous faisons ensuite un arrêt à un monastère bouddhiste Gelugpa, très fréquenté par les occidentaux qui vont au Népal pour étudier la religion.  C'est un très beau monastère, richement décoré.

La stupa Bouddhannath
Un peu plus loin nous entrons dans une école où des ado­lescents font leur stage en vue de devenir moine.  Nous assistons à leurs prières du soir, assis sur un long banc de prières.  En silence, un moine vient nous servir du thé indien (qui est délicieux) en signe d'accueil.  Nous avons beaucoup apprécié ce geste.

Un dernier voyage en taxi, en pleine heure de pointe, donc très mouvementé, nous ramène à l'hôtel. Ouf!! que la douche est bonne.

Une école pour devenir moines
Demain matin, nous irons magasiner.  Je sens que je vais faire des folies.  Je vous donnerai des nouvelles sur mes progrès de marchandeuse. 

4- Swayambunath

Magasinage 

Ce matin, c'est les vacances dans les vacances,  nous allons magasiner.  Je pars avec Pauline et Nicole (la facteure) qui est le boute-en-train du groupe et aussi la reine du magasinage.

1er arrêt: le magasin des chapeaux.  Chapeaux tibétains, safari, casquettes de toutes sortes.  Le vendeur nous met sur la tête tous les chapeaux qui semblent nous intéresser, on demande le prix, il fait un prix, on baisse de plus de la moitié, il remonte, on rebaisse, tout cela en pitonnant sur sa calculatrice car on n'arrive pas à comprendre ce qu'il dit.  Et oui, on est reparti avec des chapeaux.

2e arrêt: les colliers.   Là, le vendeur n'a pas réussi à nous convaincre d'acheter.

3e arrêt: la boutique de trekking (vêtements sport).  Nicole a acheté un manteau en Gore Tek doublé d'une veste en polar.  Elle l'a marchandé à 25$.  Ensuite nous nous sommes emballées et avons acheté des vestes en polar sans manche, avec des manches et même une pour Aka la petite grenouille qui va devenir ma petite-fille ou petit-fils dans quelques mois. Nicole, Pauline et moi discutions ensemble de nos stratégies pour faire baisser les prix quand le vendeur s'est mis à nous parler en français.  Est bien pris qui voulait prendre. Nous avons quand même réussi à obtenir chaque veste pour 8$ et bien faire rire le vendeur.


4e arrêt: boutique de vêtements népalais.  J'ai essayé un pantalon et une blouse mais même la grandeur large était trop petite.  Je ne peux pas avoir tant engraissé depuis une semaine. Ça doit être des grandeurs népalaises.  Je n'ai rien acheté et le vendeur était bien déçu.

5e arrêt: les bibelots.  Les éléphants sur un étalage m'intéressaient beaucoup.  J'ai marchandé un éléphant en os de yak et l'ai obtenu à bien meilleur prix que le bouddha acheté à Durbar Square.  Mes techniques de négociatrice se sont améliorées.

6e arrêt: Magasin de films J'ai acheté des cartes routières du Tibet et de Kathmandu, d'autres films car au rythme où je photographie, les 14 films apportés ne suffiront pas.

7e arrêt: Le magasin de T-shirts.  Comme Nicole et Richard les avaient obtenus la veille à 4$, nous en avons acheté plusieurs qui feront de beaux cadeaux.  Il y en avait justement un que je voulais avoir pour Thierry, mon fils, mais il n'y avait pas sa grandeur.  Le vendeur m'a dit qu'il pouvait le fabriquer dans la journée et qu'il serait prêt vers l'heure du souper.  Maintenant il est dans mes bagages.  Le vendeur était bien sympathique, il avait reconnu Nicole et se rappelait de Richard avec sa façon spéciale de marchander (monsieur 1, 2, 3).  Il est originaire de l'Inde et travaille dans son petit magasin 6 mois par année, 7 jours par semaine de 8h à 20h. Quelle vie!!

8e arrêt : la librairi.  Je ne pouvais pas repartir du Népal sans acheter quelques livres. Je me suis achetée un livre rempli de belles photos sur le pays et un livre de recettes sur la cuisine népalaise. J'ai également acheté un livre sur le Kamasutra; je ne recule jamais devant les dépenses pour améliorer ma culture. J'étais tellement captivée par les images que je n'avais pas remarqué que les textes étaient en espagnol.

9e arrêt: le bureau de change car j'avais épuisé ma réserve de roupies.

Notre orgie de magasinage était terminée.

Swayambunath

En après-midi nous allons visiter la Stupa Swayambunath située au nord-ouest de la ville.
Cette fois-ci nous utilisons un nouveau moyen de transport, le rickshaw (pousse-pousse à vélo). Nicole et moi partageons le même rickshaw.  Comme le garçon qui le conduisait avait seulement une sonnette à vélo pour signaler notre présence aux voitures, motos et piétons, nous commençons à imiter le bruit des klaxons (troulou, troulou) pour l'aider.  Le garçon, bien amusé, s'est mis à faire des troulous lui aussi.  C'était joli à entendre.
Patricia et Nicole en rickshaw
François, notre guide, avait omis de nous dire qu'il fallait monter 365 marches pour nous rendre à la Stupa.  Le soleil plombait et il faisait très chaud.  On a dû gagner des indulgences auprès de Bouddha pour cette escalade.  Chaque côté de l'escalier, des singes s'amusaient et essayaient de nous voler tout ce qui dépassait de nos sacs à dos.  Enfin, ce sont les seuls voleurs que nous avons rencontrés à Kathmandu.

Les singes voleurs de Kathmandu
Plusieurs népalais se rendaient à la Stupa pour se recueillir. Les prières font partie de leur vie quotidienne.  Des moines faisaient leurs prières dans le petit monastère adjacent.  Du haut de la Stupa, nous avions une magnifique vue sur la vallée de Kathmandu.

Pendant ce temps, la Stupa veille sur la vallée avec ses yeux de compassion.

La stupa Swayambunath
Pour le retour, nous nous entassons tous les 10 dans un petit transporteur à 3 roues assez défraîchi avec toit et plancher ouvrants.  A côté du chauffeur, nous pouvions admirer sous le plancher toute la mécanique du véhicule.  Le chauffeur nous laisse à l'entrée du quartier Thamel car les chauffeurs de ce genre de véhicule ne sont pas les bienvenus dans ce quartier;  ils subissent les moqueries de leurs confrères.

Notre véhicule à trois roues 
En soirée nous allons souper dans un restaurant avec terrasse extérieure.  Le décor était beau mais le poulet coriace.  Il doit avoir grandi en ville et subi trop de stress.

Demain, nous prenons l'avion pour le Tibet.

5- Tibet

Tsetang

A 5h45 le cadran sonne et j'ai l'impression d'être en pleine nuit; le lever est difficile. Nous laissons nos achats de la veille en consigne et nous les reprendrons à notre retour au Népal car nous partons pour le Tibet aujourd'hui.

En route pour l'aéroport, j'ai un peu mal au coeur.  Ce malaise s'amplifie et je visite rapidement les toilettes de l'aéroport.  En ligne pour les douanes, je me sens faible, les oreilles me bourdonnent et je suis en sueur.  Je sais que cela annonce une perte de conscience.  Louise, ma soeur, me fait étendre sur le plancher froid, me donne des petites pilules et de l'eau.  Pendant ce temps, François part à la recherche d'un fauteuil roulant.  C'est bien utile un groupe d'amis quand on est malade.  Au bout de quelques minutes je me sens un peu mieux et je pars en fauteuil roulant sous la protection d'un employé de l'aéroport. Il me fait passer rapidement tous les postes de vérification et se charge également de vider mon sac à dos et de parlementer avec les soldats pour que je passe devant toutes les files.  Il me conduit dans la zone avant embarquement, en face d'une toilette que je visite avec empressement.  Il a bien mérité le généreux pourboire que je lui  laisse.  Cependant, mes amis sont demeurés dans une autre zone où ils prennent leur déjeuner.  Je les attends, seule dans ma zone, en écoutant la télévision népalaise et en essayant de dormir.

Dans l'avion vers le Tibet, nous apercevons au-dessus des nuages les sommets enneigés des montagnes Himalayennes; c'est un spectacle saisissant.  Nous atterrissons à l'aéroport de Konggar, situé à 100 km de Tsetang.  La luminosité du ciel nous éblouit.  Le Tibet mérite bien son titre de toit du monde; nous sommes à 3500 mètres d'altitude.  Nous rencontrons notre guide tibétain Tashi (il parle anglais mais pas français) qui nous remet une écharpe blanche (cada) en signe de cadeau d'accueil; c'est une coutume tibétaine.  Nous partons ensuite en autobus pour Tsetang où nous passerons la nuit.  Le voyage en bus ne me réussit pas.  Les maux de coeur me reprennent et les petits sacs que j'ai pris dans l'avion me sont bien utiles.

Nous faisons un arrêt pour visiter les ruines du monastère de Yambulagang où serait apparu le boudhisme au Tibet et mes compagnons de voyage partent en excursion à dos de yak, de cheval ou à pied.  Je préfère les attendre dans l'autobus car je ne me sens pas bien. Nous faisons un autre arrêt en cours de route pour aller faire pipi dans la nature.  Franchement, c'est mieux que des toilettes puantes

Nicole Morin à dos de yak
Contrairement au Népal, la route est très large, elle a des lignes blanches et peu de circulation.  Nous traversons des villages tibétains où les maisons sont basses, en grosses pierres avec des toits plats recouverts de bouses de yak séchées, de branchages et de foin.  Ceci sert aussi de combustible pour chauffer les maisons et de nourriture pour les animaux durant l'hiver.

Maison tibétaine
Le quartier central de Tsetang est chinois et très moderne.  Les trottoirs sont immenses et colorés, les boutiques ultra chics.  Notre hôtel est de haute qualité et les chambres sont belles avec des meubles et des décorations chinoises. Nous allons souper dans un restaurant chinois tout près de l'hôtel.  Les plats qui nous sont apportés semblent délicieux et je les vois défiler avec envie.  Je me contente de prendre du riz et de la soupe afin de me remettre de mes malaises car j'ai encore les jambes molles et l'estomac fragile.  Nous avons maintenant 12 heures d'avance sur l'heure du Québec et de l'Ontario.

Notre hôtel chiinoise à Tsetang

6- Samye et Lhassa

Samye

Notre première nuit en terre tibétaine fut ponctuée de plusieurs réveils.  Nous avons toujours soif.  Il est recommandé de boire 3 à 4 litres d'eau par jour en raison de l'altitude et de la sécheresse de l'air.  Nous en ressentons vraiment le besoin.  De plus, nous bougeons plus lentement, nous avons maintenant un rythme de tortue.   Je me sens mieux ce matin, j'ai repris des forces et je n'ai plus mal au coeur.

Au programme aujourd'hui, la visite du monastère Samye.  Nous nous y rendons en autobus puis traversons la rivière Yarlung Tsangpo dans une barge en compagnie de pèlerins tibétains vêtus de leur costume traditionnel.  Un autre autobus nous amène au monastère par une route de terre battue assez cahoteuse.

Nous traversons la rivière Yarlung Tsangpo
Ce monastère fut le premier au Tibet, construit à la demande du roi Tresong Detsen il y a 1200 ans.  Le roi avait demandé aux érudits d'étudier le bouddhisme indien et chinois afin d'adopter une religion pour son pays.  Le bouddhisme indien fut choisi en raison de son approche paisible.  Pour rappeler les 3 tendances, le 1er étage du monastère est de style tibétain, le 2e de style chinois et le 3e de style indien.  120 moines y vivent en permanence des dons des pèlerins.

Monastère Samye


Après la visite du monastère nous visitons leurs toilettes turques: 3 trous l'un à côté de l'autre, sans porte et séparés par un muret d'un pied de haut.  Au malheur!! Pauline a échappé ses lunettes fumées Okleys de 150$ dans le trou.  Elle n'a pas eu le courage de les récupérer.  Je la comprends.

Nous remarquons un groupe de femmes sur le toit d'un bâtiment qui cognent avec de longs bâtons et chantent.  Notre guide Tashi nous explique qu'elles fabriquent du terrazzo en cognant de petites pierres et en mélangeant les éclats avec de l'eau afin de les cimenter.  Il paraît que ça donne de très bons résultats.

Des femmes fabriquent un toit en terrazo
Il nous a aussi appris que dans les petits villages de campagne, une femme peut avoir 5 maris, tous les frères d'une même famille. De cette façon le patrimoine n'est pas divisé.  L'histoire ne dit pas s'ils vivent en harmonie.  Elles sont bien courageuses ces femmes tibétaines.

Lhassa

Nous quittons le monastère pour nous rendre à Lhassa où l'altitude est de 3 600 mètres.  Monter l'escalier de l'hôtel, même tranquillement, est essoufflant.  C'est même essoufflant de marcher dans la rue et de parler en même temps.  Nous resterons à Lhassa 3 jours ce qui nous donnera le temps de nous acclimater à l'altitude.

Notre hôtel, le Dhood Gu
Notre hôtel, le Dhood Gu, est situé près du quartier Jokhang et du boulevard Bejing, ce qui nous permet de nous déplacer facilement dans le quartier tibétain et les petites rues remplies de boutiques et d'étalages de fruits et légumes. Il y a un Bar Internet très peu dispendieux à 10 minutes de marche. L'hôtel est confortable, joliment décoré et le personnel est très accueillant et fort sympathique.

Nous avons enfin compris ce que nous demande constamment le personnel au déjeuner lorsque nous voulons du café : « withemilik ?». Ils nous disent « with milk? » car les doubles consonnes n'existent pas en tibétain, ils les prononcent donc en intercalant une voyelle

L'hotesse de l'hôtel
Aujourd'hui c'est Nicole la facteure et Joël qui ne se sentent pas bien: maux de tête et frissons.  On s'occupe d'eux.  C'est la fête à Joël aujourd'hui et il a quitté le restaurant avant qu'on ait eu le temps de lui donner son gâteau d'anniversaire.

Demain nous visitons Lhassa.

mardi 2 septembre 2014

7- Jokhang et Sera

Jokhang (à Lhassa)

Après avoir déjeuner, nous nous rendons à la banque de Chine pour échanger notre argent contre des Yuans sous la surveillance d'un policier (5.37Y pour 1$ Can). Le service est lent et le personnel pas très souriant; un chien de garde (la superviseure) les observe continuellement.

Ce matin François nous amène explorer Barkhor Square où se trouve le temple Jokhang, lieu de pèlerinage très fréquenté par les gens du pays. Il a été construit dans les années 600 pour abriter le bouddha qu'a apporté la princesse népalaise, en guise de dot, lors de son mariage avec le roi Songtsen Gampo.  Ce temple a été très endommagé par les chinois lors de la révolution culturelle des années 1960 mais il a été rebâti au cours des années 80.

Temple Jokhang à Barkhor Square
Dans les rues, des tibétains se rendent au temple Jokhang en famille et d'autres vendent leurs produits sur des petites tables et des charrettes attachées à leur bicyclette.


Certains s'y rendent en se prosternant 108 fois sur le sol; le chiffre 8 étant très important dans la religion bouddhiste.  Des femmes en pèlerinage ont offert de la tsampa à François. La tsampa est le mets de base tibétain qui est composé de farine d'orge et de beurre de yak mélangés à de l'eau, du thé ou de la bière. J'y ai goûté mais je n'ai pas tellement aimé cela.
Tout l'avant-midi nous avons été suivis par 2 policiers en civil qui ont disparu après le dîner.  Nous allons dîner au restaurant Tashi 2 où la nourriture est excellente et les propriétaires très accueillants. Notre mets préféré est maintenant la soupe aux nouilles et aux légumes et nous nous débrouillons très bien avec les baguettes.

Des pèleriins en route pour le temple Jokhang

Des tibétaines offrent de la tsampa à François

Sera

En après-midi, nous partons visiter le monastère Sera qui est situé à 5 kilomètres au nord de Lhassa, en compagnie de notre guide Tashi.  En route, notre autobus tombe en panne et après bien des tentatives infructueuses pour la faire démarrer, nous nous résignons à repartir en taxi.

Sera est un monastère Gelugpa, 4e école du bouddhisme (les bonnets jaunes), qui fut fondé en 1419 par Sakya Yeshe, un disciple de Tsongkhapa; le Dalaï Lama est de cet ordre.
Il fut un temps où 5 000 moines vivaient à ce monastère mais maintenant seulement quelques centaines y résident. Sera a survécu aux ravages de la Révolution culturelle avec très peu de dommage, mais plusieurs de ses collèges furent détruits.

Au monastère Sera
A l'extérieur du monastère des ouvriers s'affairent à fabriquer des matelas qui seront utilisés par les moines dans la salle d'assemblée du monastère.

Des fabricants de matelas pour les moines
Nous débutons la visite par la salle d'impression où les prières bouddhistes sont sculptées sur des plaquettes de bois.  Ces plaquettes servent ensuite à imprimer les textes religieux sur le papier et les tissus comme les drapeaux de prière que l'on voit partout au Tibet.

Quatre jours de travail sont nécessaires pour fabriquer une seule plaquette.

La salle d'impression au monastère Sera
Nous nous rendons ensuite à la cour des débats où se réunissent les moines tous les jours vers 15h30 pour débattre des questions philosophiques.  Le but de cet exercice est de défaire l'égo de l'autre, détruire le "je". L'atmosphère de ce lieu est envoûtante; le bruit constant des voix des moines nous donne l'impression d'être dans une ruche où s'affairent des abeilles.

Dans la cour des débats
Nous terminons la journée au restaurant tibétain Namtso.  Les serveuses sont joviales et chantonnent sans arrêt; la musique est entraînante.  Joël a enfin eu son gâteau d'anniversaire, au chocolat avec des chandelles.

Au restaurant Namtso, on fête Joël
L'anecdote du jour: Joël a donné 5 Yuan (1$ Can) a un quêteux quand habituellement on donne un billet de 1 Jiao (3 sous canadiens).  Il a été la coqueluche de tous les quêteux du quartier.

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